Interview Yosi Goasdoué champion de France de semi-marathon

PAR L'ÉQUIPE CIRCLE LE 18 FÉVRIER 2021

Romain Trébuil – Cofondateur Circle Sportswear

Aujourd’hui j’interroge Yosi Goasdoué, champion de France de semi-marathon et ambassadeur Circle.

On parle sport, confinements et motivation.

Comment gères-tu tes entraînements pendant ces périodes de contraintes ?

Paradoxalement, assez bien ! Contrairement au confinement de mars dernier, le gouvernement donne cette fois-ci l’autorisation aux athlètes professionnels de haut niveau de s’entraîner où ils veulent, quand ils veulent.

Avec ça on a le sentiment d’être privilégié par rapport au reste de la population, donc on profite vraiment de cette opportunité pour s’entraîner sérieusement et efficacement.

 

Avais-tu observé des différences de niveau entre athlètes de différents pays après le confinement de mars 2020 ?

Les athlètes espagnols ont eu un confinement très difficile, sans autorisation sportive temporaire. Mais dans l’ensemble, je ne ressens pas vraiment de différences sur les résultats… mais des résultats on en a peu pour le moment, avec le peu de courses depuis l’été qui a suivi.

 

Tu séjournais au Château de la Bourdaisière en mars dernier il me semble. Quelle en était la raison ?

Le Château de la Bourdaisière a voulu mettre en avant son savoir-faire en permaculture à la pratique sportive. On m’avait proposé de collaborer sur la création d’un parcours sportif au sein du domaine, et c’est au moment de la crise sanitaire de ce début d’année que j’ai demandé au propriétaire des lieux de m’héberger pour pouvoir continuer à m’entraîner en extérieur plutôt que sur un tapis roulant, alors que nous n’avions pas d’autorisation possible. Ce qu’il a accepté !

 

Quels sont tes prochains objectifs sportifs ?

Le semi-marathon de Paris de septembre 2021 est dans mon radar… Malgré les conjonctures actuelles vis-à-vis de la crise sanitaire, je veux croire que la course sera maintenue…

En général on cherche un délai de huit mois pour profiter d’un pic de forme en compétition professionnelle, et le semi-marathon de Paris aura lieu dans… huit mois ! Ce sera donc l’occasion de se tester au meilleur de sa forme.

L’objectif serait de faire en-dessous d’1h03. Mais il y a beaucoup d’inconnu, après cette absence de compétition pendant plusieurs mois, la connaissance de son corps et de ses performances…

Comment expliques-tu ta préférence pour le semi-marathon au marathon ?

Les deux ne demandent pas du tout la même préparation ! Quand je prépare un semi-marathon, je cours en moyenne entre 160 et 170 km par semaine. Pour un marathon, il faudrait plutôt viser 200 voire 220 km par semaine ; c’est un tout autre investissement physique.

J’ai personnellement le sentiment que je peux encore apprendre des choses sur le semi-marathon. Passer directement au marathon signifierait bien sûr gagner en endurance, mais aussi perdre en vitesse. Il faut être sûr d’avoir optimisé ses performances avant de passer d’une discipline à une autre, autrement on risque de perdre en capacité.

Il faut savoir apprécier ce processus chronologique du 5000 m, 10 000 m, semi puis marathon, pour profiter pleinement de sa forme physique. Le marathon, pour un coureur de fond, c’est le sommet, ça signifie donc aussi potentiellement la fin de carrière !

 

Question plus pointue que les précédentes : comment concilier course à pied et crêpes de Mardi Gras ?

C’est LA question ! Mais ces moments sont importants à partager, surtout cette année après l’impossibilité de se voir vraiment pendant plusieurs mois…

Si vous vous entraînez en ce moment, profitez-en pour pousser au niveau des kilomètres parcourus, sans forcément augmenter l’intensité, pour brûler des calories qui reviendront vite avec les crêpes justement. Mon conseil : laissez-vous aller, mais tenez une bonne routine sportive et alimentaire pendant cette période.

Je vous conseille aussi de courir à jeun, après votre nuit de sommeil. Votre entraînement brûlera directement les calories emmagasinées dans le corps et non encore utilisées. Un run de 20 à 40 minutes, sans forcer, sera parfait pour votre forme !

 

Beaucoup de français se sont mis à courir pendant ce premier confinement… malheureusement beaucoup ont arrêté depuis. Quels conseils donnerais-tu aux sportifs en herbe pour se mettre au sport et surtout continuer à pratiquer ?

Il faut admettre que, pendant ce confinement, le sport était surtout apprécié comme un exutoire. On était hors du temps, on avait tout ce temps libre… Après le 11 mai, le rythme du travail a repris, et le sport n’était plus vraiment une priorité.

Mais le sport, finalement, c’est comme aller chez le médecin : on prend rendez-vous, et on y va. Pour être consistant dans une pratique sportive, il faut inscrire cette nouvelle activité dans son emploi du temps, et s’y tenir ! Ne serait-ce qu’un seul rendez-vous, dans la semaine, fera toute la différence pour continuer le sport sur le long terme.

 

Quelques conseils pour de bonnes résolutions sportives qui durent en 2021 ?

On parlait de « rendez-vous » à prendre avec soi-même. En 2021, donnez-vous rendez-vous à chaque début de mois pour un challenge ou une course.

Ça permettra de garder le cap des bonnes résolutions, et après plusieurs semaines d’entraînement régulier et fréquent, normalement le corps suivra : il sera habitué.

Si possible, essayez de vous entraîner en groupe, de courir avec des amis.

Un dernier conseil : ne voyez pas trop gros dès le début. Vous voulez courir trois fois votre première semaine ? N’allez courir qu’une seule fois : un seuil minimum en-dessous duquel vous n’irez pas. C’est une autre technique pour conserver son activité !

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